Aller au contenu

La sophrologie, ça sert à quoi ?

Pour répondre à cette question, j’ai choisi d’apporter des témoignages de personnes, proches ou non, qui ont, à un moment de leur vie, expérimenté la sophrologie et en ont tiré profit (j’utilise des noms d’emprunt par souci de confidentialité).

Sophrologie et stress

Qui ne connait pas le stress ? Le problème de Nicolas, c’est que le stress est devenu comme une seconde peau, tellement présent qu’il se confond avec lui et vivre sans lui semble impossible. Pourtant, il en ressent de plus en plus les effets : mauvais sommeil, maux de ventre, de dos, problème de souffle, énervement, etc. Paradoxalement, il dit que sans stress, j’ai l’impression que je ne pourrais pas bien travailler. Le stress, c’est comme un moteur. Difficile de renoncer à ce qui vous permet, croît-il, de performer.

Pour Nicolas, la sophrologie aidera à la mise en place d’une nouvelle croyance, comme une rééducation mentale où le stress n’est plus un élément indispensable à la vie, et notamment à la réussite. Apprendre à se concentrer sans tension, respirer, s’octroyer des pauses, repérer les manifestations du stress dès qu’elles se présentent pour éviter qu’elles s’installent, autant d’avancées qui lui permettent aujourd’hui d’être tout autant performant dans son travail sans que sa santé et son corps en paient le prix.

Sophrologie et deuil

Myriam a perdu son mari suite à une longue maladie : outre son chagrin, ses préoccupations quant à l’avenir de leurs enfants, elle ressent une angoisse par rapport à l’avenir, prenant conscience qu’il lui faut aussi faire le deuil de ses projets de vie à deux et construire son chemin seule. La maladie lui a pris tout son temps, toute son énergie, et elle ressent à la fois une grande fatigue et un grand vide.

La sophrologie ne lui a pas apporté de solution « clé en main », elle l’a accompagnée en lui permettant de s’autoriser à se reposer (pas facile quand on veut toujours présenter au monde une image de femme « forte »), à vivre son chagrin, à construire des projets pour elle en retrouvant la confiance et les ressources nécessaires. Elle a trouvé la douceur, l’apaisement, la joie parfois tout en gardant précieusement en mémoire l’amour reçu et partagé. Quatre ans après, elle dit se sentir solide et confiante et s’étonne elle-même de ses nombreuses capacités révélées par son chemin de deuil.

Sophrologie et examens

Maud, lors de toute sa scolarité, a toujours redouté les contrôles, les examens écrits comme les oraux : elle perd tous ses moyens, elle « oublie » les leçons qu’elle connaissait pourtant par cœur la veille. Elle parle d’un « trou noir », mais aussi « de blanc », « il n’y a plus rien » dit-elle, « juste le vide« .

Elle a réussi tant bien que mal à passer d’une classe à l’autre et, à la veille du BAC, elle est affolée : elle est persuadée qu’elle va échouer. L’enjeu lui parait énorme, et la pression familiale n’arrange rien.

Avec la sophrologie, elle va s’ouvrir la possibilité de la réussite : les connaissances sont là, il « suffit » de les laisser s’exprimer et pour cela changer le scénario. Elle va utiliser la sophrologie comme préparation mentale, se visualiser pendant un examen, remplissant sa copie ou répondant aux questions, trouver des gestes, des respirations, des mots qui lui serviront d’ancrage et d’outils de ré-assurance.

Maud a eu son Bac facilement et utilise la sophrologie dans le cadre de ses études supérieures.

Sophrologie et cancer

Muriel est hospitalisée dans le cadre de son traitement contre le cancer : elle souffre beaucoup. Elle se reproche d’avoir toujours été une « pleureuse », déconsidérant ainsi sa douleur et culpabilisant d’être aussi « faible ». Elle voudrait être un exemple pour ses proches, se montrer « à la hauteur », être une « battante » mais la douleur, la peur de la douleur (et aussi la peur de la mort, elle le dira un peu plus tard) prennent le pas sur tout.

Être une « bonne » malade, une « bonne » patiente, ne pas se plaindre, garder le moral, se battre… le discours volontarisme sur la maladie est peut-être aidant pour certain.es, mais pour les autres, c’est un poids de plus à porter.

Muriel, au cours de son accompagnement sophrologique, va lâcher sa culpabilité, connecter et accepter ses émotions qu’elle partagera avec quelques proches, et, petit à petit, trouver en elle des ressources qu’elle ne soupçonnait pas. Elle apprend à prendre de la distance avec la douleur, savourer les moments de répit et à ne pas appréhender à l’avance les examens ou gestes médicaux associés à la douleur.

Elle écrit :  » Merci la sophrologie ! Douceur, respiration, détente, c’est un cadeau pour la vie ! « 

(À SUIVRE)