Accompagner la fin de vie
Comme écrit précédemment (Sophrologie et soins palliatifs), les séances de sophrologie et d’hypnose proposées dans le cadre de l’accompagnement de la fin de vie sont très proches : leur objectif principal est de favoriser un moment de détente mentale et physique chez les personnes afin qu’elles vivent le plus pleinement possible le temps qu’il leur reste à vivre.
Sont proposés des exercices simples de respiration, de détente musculaire, de visualisation…
Comme le souligne une récente (2021) étude canadienne « Il ne s’agit pas d’hypnose comme celle que l’on voit dans les spectacles, précise d’emblée la première auteure de la méta-analyse, Josiane Bissonnette, chargée de cours à la Faculté de musique de l’Université Laval. Il s’agit plutôt de séances d’imagerie guidée qui font appel à la relaxation et à la visualisation. On peut suggérer au patient de s’imaginer dans un lieu qui lui procure du bonheur et de l’apaisement. Il reste toujours pleinement conscient et libre de ses choix. »
J’ai souhaité ici explorer des articles écrits par des soignants concernant l’apport de l’hypnose en soins palliatifs afin de donner quelques pistes pour comprendre à quoi ça sert ?
«… Dans le cadre des soins palliatifs, l’hypnose peut aider le patient à mieux faire face à cette période particulière et unique de sa vie. L’hypnose peut lui permettre de prendre le recul nécessaire, de diminuer l’anxiété, de mieux gérer la douleur et de garder un rôle actif vis-à-vis des soignants, comme de sa famille et de son entourage.
L’exercice de l’autohypnose rend le patient davantage autonome lui conférant un sentiment de contrôle et de liberté.
Les relations avec les soignants et l’entourage peuvent s’améliorer, et la vision de la fin de vie du patient, acquérir une dimension nouvelle plus conforme à ses désirs profonds…
… Dans les soins palliatifs, l’hypnose peut aider le patient à trouver des alternatives au simple fait «d’attendre la mort». Sentiment de contrôle, meilleure estime de soi, diminution de l’anxiété et de la douleur peuvent lui permettre de parcourir les derniers pas de sa vie avec plus de sérénité. Il accède ainsi à un espace de liberté de pensée et d’action. Cela a aussi des répercussions sur l’entourage qui pourra mieux affronter la séparation et le deuil… » (1)
« L’hypnose a tout à fait sa place dans l’accompagnement en soins palliatifs, comme pratique de soins intégrée dans la relation humaine et non pas comme une technique ou un outil plaqué sur une prise en charge. L’objectif premier de la médecine n’est-il pas « d’aider le patient à vivre avec plaisir le corps qu’il est en dépit des vicissitudes du corps qu’il a ? » (Malherbe JF. Sujet de vie ou objet de soins ? Introduction à la pratique de l’éthique. Fidès 2008 ; 21)
«… L’hypnose est une méthode qui n’est ni nouvelle, ni magique. Elle possède simplement la particularité d’établir un lien étroit entre données psychiques et physiques dans une perspective globale d’accompagnement. Si elle est particulièrement connue pour son action analgésique, elle peut également aider à la prise en charge de nombreux autres symptômes présents notamment lors de la période palliative.
Mais elle permet également un accompagnement du patient sur un plan plus existentiel. Elle mobilise les ressources internes de celui qui en bénéficie (par le biais des expériences de vie antérieures et actuelles), permet au patient de réinvestir son corps (travail au niveau des perceptions) et l’aide ainsi à mieux prendre place dans la situation qui est la sienne...»(2)
(1) Hypnose en soins palliatifs: https://www.cairn.info/revue-infokara1-2004-4-page-143.htm
(2) Quelle pratique de l’hypnose dans les soins palliatifs ? https://www.pediatriepalliative.org/wp-content/uploads/2018/10/MedecinePalliaticeDec2006.pdf
À lire aussi :
Vivre une expérience douloureuse avec un cancer : l’hypnose pour une prise en soin unitaire