GERER : ce mot revient sans cesse dans les paroles que je recueille, les articles, les livres de « développement personnel » mais surtout il s’impose dans tous les domaines : gérer son temps, gérer son stress, gérer ses émotions, gérer son couple, gérer sa vie personnelle, gérer sa consommation d’alcool, de tabac, gérer ses relations, ses enfants, ses parents, gérer son sommeil, gérer son temps d’écran, gérer son budget, etc.
Tous les pans de notre vie à gérer, organiser, rentabiliser, administrer… que signifie ce vocabulaire comptable hors du champs de la comptabilité ?
GERER ne serait-il pas souvent le masque pris par CONTROLER ?
Contrôler, compartimenter mon temps (surtout ne pas en perdre!) afin de maximiser mon efficacité, , être au top, toujours cette même pression.
Dans la relation que nous avons avec les autres, comment « gérer » cette relation sans imposer à l’autre la façon dont je souhaite être avec elle , sans en définir moi-même les modalités qui me permettent de la vivre de façon « gérable »?
Comment et pourquoi gérer ses émotions ? Ne pas se laisser déborder oui car cela peut être gênant, mais ne risque-t-on pas avec la gestion de classer les émotions en bonnes et mauvaises ? Ou les mauvaises sont celles qui dérangent par exemple.
A tout vouloir gérer on risque de passer à côté de l’essentiel, de se fermer à l’inattendu porteur de nouveaux possibles. « Lorsque nous ne vivons que dans l’attendu, plus rien de vivant et d’original n’arrive et nous perdons notre liberté. » nous dit Jean-François Vézina dans son Livre Danser avec le chaos *; » l’inattendu ce n’est pas ce que vous attendez mais ce qui vous attend », ajoute-t-il.
Et Fabrice Midal nous enjoint à » Se foutre la la paix et commencer à vivre » ** : « Foutez-vous la paix répond à un problème majeur de notre temps, révélé par le burn-out, une maladie étonnante puisque, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des individus s’effondrent parce qu’ils veulent tellement bien faire qu’ils ne sont plus en rapport avec eux-mêmes. Foutez-vous la paix, c’est retrouver l’écoute de soi qui nous rend libres et créatifs.«