Oui, il y a comme une injonction à être bien, « zen », en pleine conscience, à pratiquer le yoga, la méditation, le qi gong, et à le faire savoir… Les réseaux sociaux nous abreuvent de conseils plus ou moins pertinents, tout est question de volonté, d’entraînement, qui le veut le peut, etc.
Prendre soin de soi devient un impératif, une règle de vie.
Être « zen » est un devoir.
Du moins pour une certaine catégorie de la population, car pour beaucoup, le boulot, le temps passé dans les transports, les tâches domestiques, le manque de ressources financières, etc. prennent largement le pas sur la pensée même de zénitude.
La sophrologie serait-elle une méthode parmi d’autres qui promettrait une vie sans stress à coups de respirations ?
Je ne crois pas. Je ne crois pas à une vie sans stress, la vie est stressante, le monde est stressant, plus ou moins selon l’endroit où on vit, selon que l’on se tient informé ou non de l’état du monde, plus ou moins selon les événements de vie que l’on traverse. La sophrologie ne promet pas une vie sans aspérité, sans émotions, sans drames. Elle nous apprend à profiter des moments de plaisir en les conscientisant, à accepter nos émotions, à nous souvenir justement que la vie est mouvement, à nous faire confiance pour retrouver un chemin vers l’apaisement ou la joie ou la santé ou encore le désir, un chemin parfois long, oui, rien de miraculeux, la sophrologie demande des efforts qui portent leurs fruits en prenant le temps.
Et oui, la respiration est importante, fondamentale mais « bien » respirer n’est souvent pas suffisant.
Pendant ces 15 années d’activité professionnelle, j’ai pu constater combien la sophrologie pouvait mettre en lumière des ressources jusqu’alors insoupçonnées ou oubliées, redonner de l’élan, de l’envie, de l’énergie, faciliter les passages (école, examens, compétitions…), apaiser des douleurs, des angoisses, accompagner avec douceur la fin de vie, le deuil…
Avec du temps, de l’écoute, de la confiance.