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Sophrologie et Soins Palliatifs

En soins palliatifs, les séances de sophrologie et d’hypnose qui sont proposées sont très similaires, leurs indications principales étant l’anxiété et la douleur ; leur objectif principal est de favoriser un moment de détente mentale et physique chez les personnes afin qu’elles vivent le plus pleinement possible le temps qu’il leur reste à vivre.

Sont proposés des exercices simples de respiration, de détente musculaire, de visualisation… Aucun protocole fixe, on s’adapte à la personne et au moment.

Je me suis formée à l’accompagnement de la fin de vie, mais ma principale formation, si l’on peut dire, n’est pas théorique : j’ai vécu cet accompagnement au plus près et à plusieurs reprises, souvent auprès de personnes très proches.

La sophrologie est un « plus », la qualité de présence fait tout, ainsi qu’une grande humilité en présence de personnes en partance ou en mourrance comme aimait dire une femme rencontrée à l’hôpital.

J’ai souhaité ici explorer des articles écrits par des soignants concernant l’apport de la sophrologie en soins palliatifs, un autre article se concentrera sur l’apport de l’hypnose, même si, comme dit en introduction, les protocoles utilisés sont quasi semblables : seule la spécialisation initiale du thérapeute diffère.

« L’anxiété représente un des symptômes dominants au cours de la fin de vie. Elle peut être gérée par divers moyens thérapeutiques comme les anxiolytiques, des entretiens de soutien psychologique, la relation d’aide et des approches complémentaires telles que les massages, la relaxation et la sophrologie.
Un des objectifs de la sophrologie consiste à diminuer le niveau d’anxiété.

Ainsi, le sophrologue enseigne à la personne soignée, des techniques appropriées favorisant une détente physique, émotionnelle et cognitive… cette pratique va au-delà du symptôme et permet à la personne soignée de porter un nouveau regard sur sa vie, sur elle-même, ses proches et ses capacités à faire face à la maladie et à sa fin de vie. »(1)

« L’hypnose et la sophrologie sont deux thérapies dites complémentaires qui sont basées sur la focalisation de l’attention sur diverses cibles suggérées par le thérapeute ainsi que sur la relaxation. … Il semblerait que ces deux méthodes soient bien indiquées pour la prise en charge des symptômes physiques, notamment douleur, dyspnée et nausées, mais également pour répondre aux besoins psychologiques et spirituels. 

En effet, elles permettent une diminution de l’anxiété, une meilleure autonomie et une facilitation de l’acceptation de la maladie et de la relation avec les proches. …

L’hypnose et la sophrologie peuvent participer à l’amélioration des relations et du vécu de l’entourage de plusieurs manières. Tout d’abord, on peut tout à fait réaliser des séances en présence d’un proche si c’est le souhait du patient. Ceci va leur permettre de partager une expérience positive en démontrant qu’on peut rester en partie actif et autonome malgré la maladie. D’autre part, les membres de l’entourage peuvent bénéficier de séances individuelles pour apprendre à gérer leur propre anxiété… « (2)

« Il y a un réel besoin chez les patients d’autonomie, de ne pas toujours subir la maladie et de pouvoir s’offrir soi-même des temps de pause. L’apprentissage de « l’ici et maintenant » est très révélateur de bien-être. C’est investir l’instant présent, se relier à soi, découvrir qu’il y a en soi des sensations agréables et des possibles. Le fait de ne pas penser et de ne pas laisser aller la conscience dans le passé ou le futur est très apaisant.

La sophrologie s’inscrit comme une alternative et une complémentarité dans l’accompagnement des patients et la prise en charge thérapeutique. Les principales intentions sont :

 – Amener de la détente et libérer des tensions physiques. Le patient retrouve des sensations confortables nécessaires à son mieux-être. Le travail sur le schéma corporel permet de se réapproprier les structures saines du corps et de redevenir acteur de son bien-être…

– Apporter un temps de pause, d’apaisement, se donner un temps de récupération physique et mentale et trouver un espace de bien-être…

– Diminuer l’intensité de certains symptômes. Les symptômes le plus souvent rencontres en soins palliatifs sont la fatigue et le manque de sommeil, la douleur et l’angoisse. L’épuisement physique et mental est très présent…  Le relâchement entraîne également très souvent une diminution de l’intensité de la douleur…

– Pouvoir être mieux dans son corps, avec des limites, mieux s’adapter à son quotidien, et développer des capacités de relativisation…

– Apprendre à mieux gérer le stress… Vivre l’instant présent, apprendre à mieux s’adapter à certains évènements comme les examens, l’attente des résultats, etc. et à réguler les émotions telles que l’anxiété, l’angoisse, la peur…

– Retrouver confiance en ses capacités et ses ressources, améliorer sa relation à soi et sa relation aux autres. Renforcer la dignité, la capacité d’être, de se vivre, d’exister…

… La sophrologie respecte et s’inclut totalement dans les principes des soins. C’est un accompagnement, un soin actif et continu pratiqué à domicile ou en institution. La sophrologie est en interrelation avec les soignants, la famille. Elle contribue à soulager la douleur et la souffrance psychique, à améliorer le confort et la qualité de vie. La sophrologie respecte la personne dans sa globalité et la considère comme un être vivant capable de trouver encore des ressources en elle… »(3)

1. SOPHROLOGIE ET ACCOMPAGNEMENT DES PERSONNES EN FIN DE VIE
https://www.cairn.info/revue-infokara1-2004-4-page-135.htm 
2. HYPNOSE ET SOPHROLOGIE EN SOINS PALLIATIFS
https://www.cairn.info/revue-infokara-2015-3-page-119.htm  
3. LA SOPHROLOGIE : UNE ÉTAPE DANS LA QUALITÉ DE VIE  
 https://www.cairn.info/revue-jusqu-a-la-mort-accompagner-la-vie-2016-2-page-45.htm